La pierre de Saint-Vidian à Martres-Tolosane
Écrit par G. Pradalié 19-04-2007
La pierre de Saint-Vidian est un rocher naturel que la légende rattache à un personnage mythique.
A environ 2 km à l’ouest de Martres, sur le flanc de la colline calcaire qui fait face à l’usine Lafarge, la pierre de Saint-Vidian est un rocher que l’érosion a creusé de trois cavités : l’une aurait servi de lit au saint à la veille de son combat contre les Maures, l’autre aurait abrité son chien et la troisième son cheval.
Le lit de Saint-Vidian
Les historiens ne croient plus à une invasion arabe de la vallée de la Garonne, ni à l’existence d’un Vidian. Ce personnage mythique fait partie du groupe des «saints militaires de la région de Toulouse» selon la définition du chanoine Delaruelle, qui comprend aussi Aventin, Cizi, Frajou, Gaudens, etc… tous nés de l’imagination et de la culture de certains clercs dans un double contexte historique : la Reconquête de l’Espagne sur les Musulmans et la rédaction des Chansons de geste médiévales. Vidian ne serait autre que le double du neveu de Guillaume d’Orange ou saint Guilhem, appelé Vivien, lequel aurait eu maille à partir avec les Sarrazins, lui aussi…
Seraient responsables de son invention les chanoines de Saint-Sernin de Toulouse dont dépendait le prieuré de Martres. La légende qu’ils auraient créée et les reliques rassemblées pour l’étayer n’auraient eu pour but que d’attirer les pèlerins en route pour Compostelle, de tirer profit de leur passage, tout en les préparant à la croisade contre les musulmans d’Espagne (la Reconquista), but prmier du pèlerinage de Saint-Jacques à l’origine.
En 1846, le curé de Martres redonna souffle à la légende et depuis lors, chaque année à la Trinité, Chrétiens et Maures folkloriques s’affrontent sur le pré, au bord de Garonne.
Pour en apprendre plus : Etienne Delaruelle, «Les saints militaires de la région de Toulouse», in Cahiers de Fanjeaux, 4 , 1969, p.174-183.