Le village de Saint-Ybars

Écrit par H. Esquirol et G. Pradalié    13-10-2009

L’origine du village de Saint-Ybars remonte au XIIIe siècle, époque des bastides.

Le village de Saint-Ybars

Saint-Ybars porte le nom d’un ermite qui aurait vécu au VIe siècle dans une grotte au pied des murailles de Périgueux et qui, en Périgord, est plus connu sous le nom de Cybard.

Une église de Saint-Ybars existait avant l’an Mil. Elle se trouvait à environ 500 m à l’est du village actuel, au lieu-dit Saint-Ybars-le-Vieux et plus précisément à l’ouest de la ferme de Carbine. Elle existait encore en 1725. Il n’en reste aujourd’hui qu’un bâtiment agricole en piteux état, mais dont le mur nord présente encore un très bel appareil. Au XIIe siècle , un village s’était regroupé autour d’elle : ils appartenaient au monastère de Lézat.

Saint-Ybars–le-Vieux,
bâtiment de l’ancienne église

L’ancienne église,
contrefort sud

En 1241, le comte de Foix, par ailleurs ˝patron˝ de Lézat, se fait donner par le monastère la moitié du territoire de Saint-Ybars et en particulier le puy d’Arbolag , pour y construire un château et un village fortifié qui reçoivent tous les deux le nom de Sauveterre de Saint-Ybars. Il est promis aux habitants qui viendront s’y installer un emplacement de maison d’un module rectangulaire unique, et à l’extérieur des remparts des lots de terre pour leur jardin (casalères) et pour leurs vignes.

En 1242, les deux co-seigneurs, l’abbé et le comte, représentés chacun par un bayle, octroient à la nouvelle agglomération une charte de coutumes qui fixe les droits et les devoirs de chacun.

Maison à façade étroite
(selon le module de 1241 ?)

Fenêtre Renaissance

Le plan cadastral de 1825 montre un village à plan régulier comme tous les villages neufs de l’époque, dont les bastides. A l’ouest, au pied du château comtal, le corps principal du village actuel s’organise le long de trois rues presque droites qui semblent se rejoindre place de l’église. A l’est, ces trois rues se réduisent à une seule.

Plan cadastral de 1825

La juxtaposition de ces deux ensembles suggère un développement en deux temps : dans un premier temps, le village fortifié se serait peu à peu agrandi d’un faubourg ; dans un deuxième temps ce faubourg aurait été englobé dans une même fortification que le village.

Escourssière couverte

 

au sud-est (passage le long du
rempart)

A leur contact, s’élèvent l’église et une tour qui sert de soubasseme(passage le long du
rempart)nt à son clocher. La tour, où l’on peut encore voir le blason des comtes de Foix, pourrait avoir été construite à l’angle nord-est de  l’enceinte du premier village, avant d’être rattachée à l’église.

Celle-ci est un grand édifice gothique du XIVe siècle à nef unique et à chapelles entre les contreforts, appartenant à ce que les spécialistes appellent le gothique méridional. La chapelle de Sainte-Anne, à l’angle sud-ouest, abrite des fresques remarquables. Il est vraisemblable que la construction de cette grande église a entraîné, à terme, la désaffection et l’abandon de l’église de Saint-Ybars-le-Vieux

Tour-clocher
A gauche, le mur
de l’église

Chapelle
Sainte-Anne
l’Annonciation

Portail de l’église
à dentelures

Ecu du comte
de Foix

On ne sait rien du grand château des comtes de Foix qui se dressait à l’ouest, dominant la vallée de la Lèze. Il n’existait déjà plus en 1825. Seul subsistait alors son moulin à vent.

Talus de l’ancien château : la rue suit le tracé
de l’ancien fossé