Saint-Michel du Mont Sabaoth

Écrit par Paul de Courrèges d’Ustou et G. Pradalié    24-05-2008

« Je ne compte que les heures sans nuages »dit le cadran solaire du château de Saint-Michel.

L’association du nom Sabaoth, nom biblique du Dieu des armées célestes, et de saint Michel leur chef, ne peut être attribuée qu’à de bons connaisseurs de la Bible, les moines de Lézat seigneurs des lieux au XIIe siècle. Comme le mont Sinaï, autre « montagne de Dieu » et grand lieu de pèlerinage au Moyen Age, le mont Sabaoth a pu abriter des ermites dans ses grottes.


Une grotte : la tutte des fées
  Croix du prieuré. A l’horizon St-Christaud

Au XIe ou au XIIe siècle, l’abbaye de Lézat en reçoit la seigneurie. La montagne est défrichée par des paysans qui se regroupent  dans un village, soit autour du prieuré fondé en bas par l’abbaye, soit autour du château d’en haut dont elle confie la garde et une partie des droits seigneuriaux à quelques laïcs appartenant à des familles de la région : les Aspet, les  Bérat, les Gonnat, etc., ses vassaux à Saint-Michel.

Du prieuré, et de son église que Lézat conserva jusqu’à la Révolution, il ne reste rien, mais une croix rappelle leur existence à l’extrémité nord du village.

L’église actuelle date de la fin du XIXe siècle. Du château d’en haut, détruit en 1213 quelques jours avant la bataille de Muret par Amaury fils de Simon de Montfort, puis reconstruit, subsiste un alignement de bâtiments en ruines et leurs citernes : édifiés sur un éperon étroit, ils étaient défendus par deux fossés secs et un mur d’enceinte.

Mur sud de l’enceinte Mur d’un bâtiment du château

 

On ne sait pas à quelle époque le château d’en haut fut remplacé par un château d’en bas, peut-être à l’occasion de l’arrivée de nouveaux seigneurs, les Hunaud de Lanta, au XVe siècle.


Ecu des Hunaud de Lanta (mur nord de l’église)

Ecu des Hunaud de Lanta (château d’en bas)

Ceux-ci en conservèrent la seigneurie pendant trois siècles, jusqu’en 1754, date à laquelle ils en vendirent les 7/8e (le roi étant alors seigneur pour un huitième et Lézat ayant disparu du paysage seigneurial) à Bernard d’Ustou, d’une famille issue du sud-Couserans et du Comminges (Huos). Son fils Stanislas fut député de la noblesse du Comminges aux Etats Généraux, et à la mort sans héritier de son propre fils Jules, en 1858, le château, qui avec ses archives, avait traversé sans dommage la Révolution, passa à sa nièce, Louise d’Ustou. Celle-ci avait épousé Maxime de Courrèges dont la famille était originaire du Béarn. Leur dernier fils, Tony, reçut la château et la terre de Saint-Michel et releva le nom d’Ustou.

 

Plan hypothétique
du château vieux

Cour des communs vue vers le sud.
Au sol, à gauche, traces de la tour ronde du château vieux

 

Plus au nord, un second château des Lanta appelé « château neuf », est reconnaissable à ses murs très épais  à l’intérieur du château actuel (en gris foncé sur le plan de masse). Ce second château fut agrandi vers l’est, sans doute par Stanislas d’Ustou, avant la Révolution (en beige). L’ensemble fut ensuite complété au nord par deux tours d’angle (en orange), et vers 1820, par un corps de bâtiment qui les relia (en vert): c’est la façade du jardin avec son escalier droit.

Plan de masse Jonction du mur est
du 3e château
et de la tour nord-est

Malgré ces campagnes de travaux successives, l’ensemble est parfaitement homogène et harmonieux.

Façade du jardin

Façade de la cour