Le site préhistorique de Peyre Blanque

Écrit par Sébastien Lacombe    14-09-2010

Peyre Blanque (Fabas) est un site d’habitat temporaire d’époque magdalénienne.

L’image des hommes préhistoriques vivant dans une grotte est, pour une grande part, une image d’Epinal ! C’est ce que montrent les campagnes de prospection menées dans les Pré-Pyrénées, entre le Mas d’Azil (à l’est) et Cassagne (vallée du Salat) depuis 1993 par Margaret Conkey professeur à l’Université de Berkeley et son équipe, qui ont mis au jour plus de 350 occupations de plein air couvrant tout le Paléolithique, dont quelques sites d’habitat magdaléniens (Voir « Le Volvestre avant l’histoire »).

De la prospection, ils sont passés en 2006 à la fouille de l’un de ces habitats : le site de Peyre Blanque (commune de Fabas). Le gisement se trouve en plein bois, ce qui ne facilite pas le travail, sur une échine calcaire où la couche archéologique n’est qu’à 25 cm de profondeur.

Peyre Blanque : la fouille
(Fouilleurs et brochette de spectateurs plus ou moins attentifs)

La surface d’étude est limitée (300 m2), mais la fouille est minutieuse. Elle révèle des traces variées d’une présence humaine: une zone de taille de silex, une zone de traitement de pigments minéraux de plusieurs couleurs, une zone comprenant des restes de plantes carbonisées, etc., le tout accompagné d’un outillage en silex abondant et varié. En somme, autant d’indices d’un campement d’époque magdalénienne.

Le climat était alors froid et sec, et la végétation ouverte et de type steppique. Ces grandes étendues étaient parcourues par des troupeaux d’animaux sauvages, notamment des milliers de rennes et de plus modestes hardes de chevaux et de bœufs, etc.

Sur les hauteurs de Peyre Blanque, alors remarquable point de vue dégagé pour traquer ces troupeaux, la présence concomitante de gîtes naturels de silex aux alentours et de nombreuses sources sur les versants ont sans doute favorisé l’implantation d’un campement temporaire. A cet endroit, un petit groupe de chasseurs magdaléniens est venu faire étape, abrité sous des tentes légères en peaux, occupé à fourbir ses armes et à collecter des ressources nécessaires à diverses activités parfois spécialisées. Il attendit là le moment favorable pour une grande chasse organisée permettant de rapporter assez de viande et de nourrir le reste du groupe demeuré au camp de base.

C’était il y a 16 000 ans !

Le secteur central en cours de fouille

(Cette zone, moins riche que les autres, était probablement une aire spécialisée dans le traitement des peaux fraîches)

Vue rapprochée de l’habitat préhistorique

en cours de fouille

(petite accumulation de déchets de taille et d’outils en silex tels qu’ils ont été abandonnés par les Magdaléniens)