Le prieuré de Sainte-Croix-Volvestre

Écrit par Ch. Miramont et G. Pradalié    16-10-2008

Le prieuré de Sainte-Croix-Volvestre appartenait à l’ordre de Fontevraud, du nom de l’abbaye située entre Chinon et Saumur, créée en 1101 par Robert d’Arbrissel.

Dans cet ordre mixte, religieuses et religieux étaient soumis à l’abbesse de Fontevraud. A Sainte-Croix, la prieure qui dépendait de l’abbesse, avait autorité, non seulement sur la communauté des moniales, mais sur un prieur qui était lui-même à la tête d’une petite communauté masculine et de la paroisse.

C’était donc un prieuré double dont l’histoire est mal connue dans le détail. Fondé après celui de Lespinasse au nord de Toulouse (1114), il devient vite l’exutoire  ou le refuge des filles et des femmes de l’aristocratie locale et régionale, qui le comble de générosités, ainsi la donation en 1263 par Gentile de Gensac de la forêt de Sainte-Croix.


Sainte-Croix. Vue vers l’est.
Au premier plan, église des moniales et tour de la prieure.

Sainte-Croix. Vue vers l’ouest,
De gauche à droite, tour de la prieure, église des moniales, église Saint-Jean.
Au premier plan, halle aujourd’hui disparue.

 

Mais la richesse des « dames de Volvestre », métairies, moulins, droits seigneuriaux innombrables, etc., attire sur elles convoitises et  catastrophes, l’une à l’époque de la Guerre de Cent ans quand il est dévasté par les « routiers », l’autre au temps des guerres de religion quand il l’est par les Protestants. Le prieuré des femmes est même alors abandonné, et n’est restauré qu’en 1620. Il est supprimé à la Révolution. En 1792 les religieuses s’en vont, en 1796 les bâtiments sont vendus à un habitant de Sainte-Croix.


Eglise des moniales avec
son toit et son clocheton


Mur sud de l’église.
Etat actuel.

Il n’en subsiste plus grand-chose. L’église reconstruite après 1620
n’a plus de toit. Sur le côté sud de sa nef, très longue, se lit la succession d’au moins deux édifices :
le premier, assez bas, avait un soubassement de blocs de pierre surmonté d’un appareil de briques percé de fenêtres en plein cintre ; au dessus, le mur en petits moellons de pierre appartient à l’édifice exhaussé au XVIIe siècle.


Fenêtre en plein cintre et naissance du mur en petits moellons.


Mur sud de l’église, porte en arc brisé.

 

 

 

 

 

 

Des bâtiments conventuels, ne reste à l’intérieur de la vaste clôture, au sud-est, qu’un grand bâtiment isolé avec tour incorporée, sans doute logis de la prieure à l’origine.

 

 

 

 

 

 

 

Résidence de la prieure (?) vue de l’est.

 

Où étaient les bâtiments de la communauté des moniales groupés autour du cloître mentionné dans un inventaire de 1790 ?
Soit entre l’église et la tour de la prieure, mais il n’y en a aucune trace ;
soit plus vraisemblablement à l’ouest de l’église, dans le quadrilatère dont le plan cadastral napoléonien semble avoir gardé le souvenir.

A l’est du prieuré des femmes, de l’autre côté de la rue et du ruisseau
de Saint-Jean, se dresse l’église Saint-Jean, église à la fois du prieuré masculin et de la paroisse. Agrandie en 1664, restaurée en 1889 elle abrite dans le bras sud du transept un très remarquable retable du
XVIIe siècle provenant de l’église de Citas, mais qui était peut-être, à l’origine, dans l’église du prieuré féminin.

 


Retable dit de Citas

 

Abside romane englobée dans l’abside du XVIIe siècle

Ouvertures de la salle capitulaire

A l’extérieur, au chevet, on reconnaît une abside romane en partie englobée dans l’abside du XVIIe siècle plus large et plus haute, et derrière le bras nord du transept, les trois ouvertures caractéristiques d’une salle capitulaire, celle du prieuré des hommes.