Montpezat

Gérard Pradalié 2015 (site Patrimoine et paysage en Volvestre)

Comme Roquefort sur la rive droite de la Garonne, Montpezat sur la rive gauche commande à la cluse de Boussens. Comme Roquefort, Montpezat est à la fois un château et un village. Mais si Roquefort se développe sur une arête, Montpezat occupe un pointement rocheux qui surplombe la vallée de plus de 100 m, son nom, Mons pesatus, signifiant Mont défriché.

La famille de Montpezat a été une des plus puissantes et des plus riches du Comminges.

Au XIIe siècle, c’est Flandrine de Montpezat qui donne aux cisterciens l’emplacement du futur monastère de Bonnefont. Au siècle suivant un Raimond de Montpezat est abbé du grand monastère de Lézat, etc.

Leur très beau chastel et très fort (Froissart) était à la mesure de leur puissance. On y pénètre au nord par un portail ouvert dans une longue courtine crénelée qui enserre et protège un grand espace d’environ 1 ha lequel a pu, à une certaine époque (XIVe-XVe siècles ?), accueillir un habitat villageois.

Au centre, sur sa roque, se dresse le château proprement dit. Il se compose d’une enceinte de forme approximativement ovale qui abritait un ensemble de bâtiments anciens dont il ne reste le plus souvent que des murs arasés.

Plan d’ensemble

      A Ancienne porte
     B Porte actuelle
     1 Donjon oriental
     2  Donjon ouest
     3 Citerne-chapelle
    4 Grande tour nord
   En marron, bâtiments modernes

 

 

 

 

 

Cliché 3 Angle nord-ouest de l’enceinte du château
Au fond à gauche la grande tour nord. Au fond à droite le donjon oriental.

La tour orientale que l’on voit depuis la vallée de la Garonne est exceptionnellement conservée. Rectangulaire, étroite (son grand côté ne mesure que 5,40 m), avec des murs très épais (1,90 m à la base) et un rez-de-chaussée exigu, très haut, voûté et aveugle, elle a les caractéristiques de certains donjons du XIIe siècle, y compris par sa porte qui s’ouvre à l’étage à presque 7 m du sol et qui n’était accessible que par un escalier volant extérieur. Une seconde tour (un second donjon ?) de mêmes dimensions au sol, mais aujourd’hui détruite, s’élevait dans la partie ouest de l’enceinte.

 

Le donjon oriental, son contrefort d’angle et sa porte haute

 

         Murs arasés du donjon ouest 

Des autres bâtiments anciens ne subsiste que la citerne transformée en chapelle par le chanoine Fabre d’Envieu, propriétaire des lieux vers 1900. On lui doit aussi la construction du bâtiment d’habitation qui relie la chapelle et la grande tour.

Celle-ci flanque l’enceinte du château au nord. Sa position, ses dimensions (plus de 8 m de côté), des murs moins épais que ceux des donjons (1,20 m) et son bel appareil en font un bâtiment plus tardif (XIIIe siècle ?) et résidentiel.

  La grande tour nord, détail de l’appareil 

En contrebas, au pied du rocher et d’une grotte occupée à la Préhistoire et autrefois en bordure de la Garonne, se dresse encore la tour de la Tourasse qui verrouillait le passage et où les seigneurs de Montpezat levaient péage.