70 Montespan

Sylvie Campech 2016 (site Patrimoine et Paysages en Volvestre)

Le château de Montespan est un des plus vastes du Comminges.

Le château de Montespan, dont l’ensemble monumental domine la rive droite de la Garonne, a appartenu à une grande famille de l’aristocratie régionale, les Espagne-Montespan, vassaux des comtes de Comminges et apparentés aux vicomtes de Couserans. Ils furent, en 1272, cofondateurs de la bastide de Montréjeau, et certains, aux XIVe-XVe siècles, occupèrent de hautes fonctions au service du roi de France (sénéchaux de Quercy, de Carcassonne, de Toulouse, etc.). En 1555, le château passa entre les mains d’une autre grande famille de la région, les Pardailhan de Gondrin.

   Le donjon côté sud

Le donjon rectangulaire (de 5,70 m x 4,90 m) qui se dresse sur la plateforme centrale en est l’élément le plus ancien. Il n’est mentionné pour la première fois qu’en 1225, mais il est sans doute antérieur. Il en reste le rez-de-chaussée aux murs très épais (1,75 m), les niveaux supérieurs étant le résultat d’une surélévation (autour de 1300 ?). Il devait atteindre alors 19 m de haut et on y accédait par une porte haute percée dans le mur sud. Des hourds de bois, dont on voit encore les trous d’ancrage des poutres, le couronnaient.

Ce donjon est au centre d’une première enceinte quadrangulaire crénelée, dotée d’un chemin de ronde sur poutres et plancher, qui abritait peut-être déjà un habitat seigneurial.

 

 

 

Le donjon au centre de la première enceinte vu de l’ouest.
A droite, mur et fenêtre du logis 4

 

 

 

 

 

Aux XIVe-XVe siècles, quand la famille fut au faîte de sa puissance et que l’insécurité militaire due à la Guerre de Cent ans s’installa, l’intérieur de l’enceinte fut réaménagé et densément occupé par trois logis d’habitation de un à trois étages (1, 2, 3) qui ne laissaient libre qu’une cour étroite.

 

   Plan

 

Ils s’appuyaient contre le donjon ou contre la courtine. On voit encore la trace d’une toiture sur le mur ouest du donjon, une grande ouverture et l’empreinte d’une cheminée dans le mur est de l’enceinte.

Fenêtre et cheminée

Le manque de place explique peut-être qu’un quatrième logis, au rez-de-chaussée aveugle, ait été construit à l’extérieur, au sud-est (4). On renforça la protection de cette masse de bâtiments par une tour d’angle ronde au nord-ouest, une seconde enceinte au sud et à l’est, et surtout à l’est, face au portail d’entrée, par une ample barbacane.

  Restes de la tour nord-ouest

 

La barbacane et son entrée vues de l’est.

Au fond, portail d’entrée de la première enceinte et donjon

Derniers aménagements: le dégagement d’une large lice autour du château et la construction d’une troisième et vaste enceinte de forme ovale.