Lézat et son monastère

Ecrit par G. Pradalié 16-06-2012

Il ne reste plus grand-chose du monastère de Lézat, un des plus anciens et des plus grands de la région toulousaine.

Au fil des siècles, le vieux monastère fondé avant l’an Mil n’a cessé de subir des transformations jusqu’à sa disparition quasi totale. Vers 1710, est construite une résidence pour le prieur au nord de l’église (le prieuré). Vers 1774 est élevé un grand bâtiment pour les moines (la mairie actuelle), ce qui entraîne la disparition du cloître et de ses bâtiments médiévaux. Peu après 1795, sous la Révolution, c’est au tour de l’église, devenue Bien National et vendue en neuf lots, d’être presque totalement démolie.

L’ensemble des vestiges vu de l’emplacement du cloître (au sud).

De gauche à droite : le mur nord de l’église, la base du clocher, le portail du cloître à l’église, le mur nord de la chapelle Saint-Antoine.

 

 

Plan général d’après U. Gondal.
Les murs de l’église encore
en élévation sont en noir.

 

Dans la partie orientale de l’église détruite, les fouilles d’Urbain Gondal ont révélé, semble-t-il, l’existence de chevets successifs. L’un d’eux pourrait être celui d’une église romane dont il ne reste en élévation, au nord, que les murs en pierre du clocher avec sa porte aujourd’hui à demi enterrée, son escalier d’angle intérieur et une haute fenêtre. De la même époque pourrait dater le grand portail en plein cintre qui au sud reliait l’église au cloître.

Base du clocher (sacristie).

Fenêtre romane du clocher.

Grand portail de communication entre le cloître et l’église.

La plupart des autres vestiges appartiennent à une église en brique du XIVe siècle, longue de plus de 70 m et construite selon les normes du gothique méridional, avec chapelles entre les contreforts. Il n’en reste que le mur nord de la nef et le mur ouest de la chapelle du Rosaire, de même que le mur de séparation du transept sud et de la chapelle Saint-Antoine.

Mur nord de l’église.

Traces d’arrachement des voûtes

des chapelles.

Mur ouest de la chapelle du Rosaire.

Mur nord de la chapelle Saint-Antoine.

A gauche, portail entre le cloître et l’église. 

Le cloître, lui aussi du XIVe siècle, disparaît vers 1774 en même temps que les bâtiments conventuels qui le bordent, le réfectoire à l’ouest, la salle capitulaire et la résidence de l’abbé à l’est. Les documents anciens mentionnent aussi des dortoirs, des chambres, un cellier, des écuries, un puits, un jardin, un cimetière, etc. A l’origine, l’ensemble est regroupé à l’intérieur d’un enclos défendu par un fossé.

Chapiteau du cloître. Blason de la ville.

Lézat et ses enceintes (d’après le cadastre de 1828)
1 Porte des Courrégès;
2 Porte des Gayris;
3 Porte du Mercadal.

En 1139, cet enclos et l’habitat qui s’est installé autour sont placés sous la protection d’une enceinte: c’est le castrum de Lézat.

Il a pour limites possibles les actuelles rues F. Verdier, J. Dupont, du Prieuré. A l’est, il s’étend au moins jusqu’à l’avenue de la République.

L’église paroissiale Saint-Jean, qui n’existe pas encore, ne sera englobée dans une dernière et large enceinte, percée de trois portes, que deux siècles plus tard.

 

Les sculptures du portail occidental de Saint-Jean permettent d’en dater l’apparition à la fin de la période romane (début XIIIe siècle), mais l’édifice actuel a été reconstruit à la fin du XVe, avec son portail nord et sa voûte à liernes et à tiercerons.

Lézat et l’église Saint-Jean vus du sud.

On en retiendra la décoration peinte à la même époque : un Jugement dernier et la Vie de saint Jean (derrière l’autel). Les murs droits du chœur portent les fresques modernes d’un enfant du pays : Jacques Fauché.

L’église abrite aussi un beau retable de pierre représentant la Déploration de la Vierge, et dans son Trésor, une admirable tête de la Vierge ayant appartenu à une Pieta disparue.

Le comte de Foix (en bleu) apporte au monastère les reliques de saint Antoine.

Fresque de J. Fauché.

La Déploration de la Vierge.

Tête de la Vierge.