Le château de Montesquieu- Avantès
Écrit par G.Pradalié 28-07-2009
Le château de Montesquieu est un ensemble difficile à dater.
Le château de Montesquieu, perché sur un mamelon rocheux à l’est du village, est remarquable par son organisation et ses dimensions. Il comprend d’abord un grand bâtiment trapézoïdal dont les angles sont noyés dans quatre tours rondes pleines. Ce bâtiment occupe le centre de deux enceintes concentriques, la première de forme régulière, la seconde au tracé irrégulier longue de plus de 300m.
Vue d’ensemble depuis le sud-ouest à gauche, mur en élévation de la première enceinte |
Plan (Pascal Audabram) |
Ne contrôlant aucune grande route, Montesquieu est au Moyen Age l’exemple même, dans une région aux sols médiocres, du château dominant un terroir de défrichement. Il commande aussi, avec Contrazy, à une enclave du comté de Comminges au cœur du Couserans et aux frontières du comté de Foix. Mais cela ne justifie pas l’existence d’une double enceinte.
Aucune fouille archéologique ni aucun document médiéval ne permettant de retracer l’histoire du château, il faut donc s’en tenir à l’analyse des murs encore en élévation et chercher aussi de possibles réponses dans des archives plus récentes.
Le grand bâtiment central, par son appareil en moellons bruts et la faible épaisseur de ses murs ( 90cm ), pourrait remonter à la fin du Moyen Age ( XIV-XVe siècles), les quatre tours d’angle apportées qui en renforcent les anglesétant elles-mêmes postérieures.
Façade sud avec ses |
Tour de l’angle sud-est |
La première enceinte était flanquée au sud-est d’une grande tour rectangulaire à échauguette, à fonction résidentielle, et d’époque Renaissance, malheureusement disparue aujourd’hui. On peut voir en elle l’enceinte du château seigneurial.
Au fond le bâtiment central. Au premier plan, les restes de la première enceinte et de la grande tour Renaissance disparue (vers 1920) |
Dessin de M. Sutra |
Détail de l’appareil de la seconde enceinte |
Quant à la seconde enceinte, la plus vaste, dont l’appareil très médiocre est le seul à présenter des fragments de tuiles de calage, elle est sans doute postérieure et assure d’ autres fonctions. |
Le livre terrier de Montesquieu (1642) conservé aux Archives départementales de l’Ariège décrit l’ensemble des fortifications. « Confrontant les quatre tours », c’est-à-dire le bâtiment central, s’élève le « pavillon » du seigneur, c’est-à-dire la grande tour résidentielle du XVIe siècle greffée sur la première enceinte.
Vient ensuite le « fort », terme qui désigne souvent une fortification-refuge pour la population locale, et qui ne peut s’appliquer, en l’occurrence, qu’à la seconde et vaste enceinte laquelle abrite des maisons.
Les événements militaires de la seconde moitié du XVIe siècle permettent de comprendre, en particulier, l’ampleur de la fortification. Les guerres de religion font alors rage et Montesquieu est sous la menace des protestants du Mas d’Azil. En 1569, l’évêque de Saint-Lizier y installe une garnison d’arquebusiers. En 1577, les habitants se plaignent des pillages qu’ils subissent de la part des huguenots depuis 6 ou 7 ans. D’où l’urgente nécessité de consolider et d’élargir les défenses. Le réduit central est renforcé de tours. Les habitants construisent une grande enceinte, le « fort », où ils peuvent se réfugier avec leurs biens et leurs animaux.
Passée cette période de périls, ils y délaissent leurs maisons pour descendre, ou redescendre, au village. Dès 1642, certaines d’entre elles sont en ruine.
L’église du village, côté sud, avec son porche |
Date d’une fenêtre sud de la nef |
Date du porche |