Le château de Palays
Écrit par M.-C. de Fonds-Montmaur et G. Pradalié 17-04-2011
Près de Montesquieu, Palays est un beau château résidentiel aux allures de forteresse.
Palays, qui en occitan signifie palissade ou lieu protégé par une palissade, est en 1454 le nom d’une métairie (borie ou borde) sans doute fortifiée, que tient un certain Jean Massot noble de Montesquieu.
On ne sait pas s’il existe déjà un château. La grosse tour ronde et sa tour d’escalier à l’angle nord-est remontent au XVIe siècle.
La tour et sa tour d’escalier |
Voûte-coupole de la tour, |
Voûte hexagonale |
Il en est de même d’une petite tour carrée au sud-est, aujourd’hui intégrée dans les bâtiments, qui a longtemps servi de chapelle
Base d’un arc
Croisée d’ogives de la « chapelle »
Les deux tours devaient être reliées par un corps de bâtiment, le « logis vieux ». Ce premier château connu appartient aux Massot, puis à partir de 1540 aux Mailhac, autre famille noble de Montesquieu.
En 1576, lors du siège de Montesquieu par les protestants, le chevalier de Mailhac seigneur de Palays, réfugié en ville, s’illustre dans la défense du pont. Rien n’est dit de son château qu’il a sans doute abandonné provisoirement et qui n’est fortifié qu’après cet épisode, dans la crainte d’un retour des protestants.
Le mur de façade du « logis vieux », dont le rez-de-chaussée abrite désormais des écuries, un cellier et une cave, est alors aveuglé et intégré à une enceinte quadrangulaire de briques, aux murs de
8 m de hauteur et de 1 m d’épaisseur.
Le mur et les deux tours nord
Cette enceinte s’appuie sur 4 tours d’angle, 2 grosses tours rondes au nord (dont la tour Renaissance), et 2 petites tours carrées au sud (dont la tour de la chapelle). Elle est munie de créneaux, de faux mâchicoulis et de bouches à feu au niveau du sol. L’ensemble est entouré par un fossé.
Une bouche à feu
Les murs protègent une vaste cour d’environ 35 m. x 28 m. dont l’entrée au sud-est s’appuie sur la tour de la chapelle. Dans cette configuration, l’étage du « logis vieux » s’ouvre alors sur la cour.
La cour et le mur nord du logis neuf
Vers 1630, le retour à la paix civile rendant l’enceinte inutile, une fois le fossé comblé, un bâtiment résidentiel est construit à l’extérieur contre le mur sud. C’est le « logis neuf ». Moins grand qu’aujourd’hui, il ne s’étend pas encore au sud-est jusqu’à une nouvelle tour ronde (décorée d’un cadran solaire) dont il reste séparé par l’entrée. Le rez-de-chaussée abrite les locaux de service, l’étage les appartements desservis par une galerie de bois intérieure.
Le logis neuf |
La tour du cadran solaire |
En 1787, alors que le château vient de passer à une autre famille, les Sers, il est question de le remodeler et d’installer dans la cour, le long du mur nord, les locaux utilitaires du « logis vieux ». Ce projet n’est réalisé qu’après la Révolution, mais à l’extérieur, autour d’une seconde cour plus étroite que la première. Les nouveaux bâtiments, aujourd’hui disparus, sont portés sur le plan cadastral de Montesquieu de 1835.
Plan cadastral de 1835 (AD 31)
En rouge : bâtiments disparus ;
en vert : bâtiments actuels
Les transformations de Palays n’en sont pas terminées pour autant. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’ensemble est totalement repensé et réorganisé.
Les bâtiments construits entre 1787 et 1835, ainsi que la vieille métairie à l’ouest, sont démolis et remplacés plus au nord par les bâtiments d’une nouvelle métairie dont l’organisation géométrique répond à celle du château. Leur construction à l’écart permet de dégager ce dernier et de le mettre en valeur. Il fait aussi l’objet, jusqu’à aujourd’hui, de modifications et restaurations : réouverture de fenêtres et de portes-fenêtres sur l’ancienne façade du « logis vieux » rendu entièrement à la résidence ; agrandissement du « logis neuf », en particulier vers le sud-est et la tour du cadran solaire aux dépens de l’ancienne entrée ; remplacement de la galerie en bois de la cour par un long corridor bâti, etc…
Détail de la façade du vieux logis, traces de remaniements
Passé en cinq siècles d’héritière en héritière, jamais vendu mais souvent remanié, le château de Palays n’en présente pas moins une unité qui en fait un des plus beaux monuments du Volvestre.
Le château vu du sud-ouest