La bastide de Palaminy
Écrit par R. de Palaminy, G. Pradalié 01-01-2011
Palaminy commandait autrefois à un passage sur la Garonne.
L’église Saint-Pierre de Palaminy est située à l’extérieur de la partie fortifiée du village. Elle lui est antérieure. Le dessin des cinq baies du clocher, dont les plus basses ont été murées lors de la surélévation de la nef actuelle, permet de l’attribuer au XIIe siècle. L’église elle-même a subi de nombreuses transformations. Le portail est du XIVe siècle. Les murs et le plafond de la nef, le chœur sont récents et datent du XIXe siècle.
Le clocher-mur |
Chapiteaux du portail |
Les peintures du choeur (attribuées aux frères Pédoya)
Le nom du village n’est connu qu’en 1245, quand son seigneur Roger d’Aspet, qui est aussi seigneur de Bérat, Cazères, Saint-Michel, etc., fait hommage à Raimond VII comte de Toulouse pour Palaminy. Hommage renouvelé à son successeur Alfonse de Poitiers qui en 1257 autorise le même Roger d’Aspet à lui concéder une charte. En 1271, le roi de France prenant possession du comté de Toulouse, les consuls du village, comme ceux de Cazères, prêtent serment à son sénéchal.
L’observation du cadastre de 1825 révèle, entre le chemin de Saint-Pierre et la Garonne, l’existence d’un grand lotissement dont il reste un quadrillage de rues nord-sud et est-ouest, en partie occulté aujourd’hui par le parc du château. Au nord-est, une zone de jardins (les jardins de Savoie) complète ce lotissement, comme dans les bastides de l’époque.
Extraits du cadastre de 1825 (AD 31)
Prévue très grande, trop proche de Cazères, cette bastide a du mal à se développer. Par ailleurs le contexte du XIVe siècle (diminution de la population consécutive à la Peste, insécurité militaire) lui est défavorable. D’où la rétraction de l’habitat à l’intérieur d’une petite enceinte maçonnée quadrangulaire et flanquée d’un château. Il manque aujourd’hui à ce village fortifié une partie sud (notamment l’angle sud-ouest), emporté par la Garonne au cours du temps.
En 1349, le roi de France donne Palaminy à Agnès de Navarre et à son mari Gaston comte de Foix et vicomte de Béarn (Gaston Fébus). Dès lors, Palamininch une bonne ville fermee seant sur la Garonne qui est au conte de Fois (Froissart) devient une étape indispensable pour le comte de Foix entre Foix et Orthez, d’autant plus qu’un pont de bois, dont on a retrouvé les pieux, permet d’y franchir le fleuve. Mur ouest de l’enceinte du village, détail |
Sa position, à l’angle nord-ouest de la fortification villageoise du XIVe siècle, laisse à penser que le premier château est une création de Gaston Fébus et remonte donc à cette époque.
Les bâtiments actuels, construits en briques et en galets de Garonne, s’organisent autour d’une cour rectangulaire : à l’ouest, le corps de logis principal avec ses deux tours d’angle est dominé par une tour centrale et sa mirande, « les quatre vents ». Les fenêtres Renaissance sont en partie celles de l’agrandissement du château vers 1560. Une haute et élégante échauguette décore l’angle sud-est.
Le château vu de l’ouest |
Le parc et le château vus du nord-ouest |
La cour du château et les « quatre vents »
L’échauguette de l’angle sud-est |
Les fenêtres d’origine sur la cour |
Au nord, bordant la cour, une aile relie ce corps de logis à une chapelle dans le mur de laquelle a été encastrée une fenêtre géminée du XIVe siècle ayant appartenu au premier château.
Le mur ouest de la chapelle |
La fenêtre géminée |
Le château a vu se succéder de grandes familles de la région : les L’Isle d’Arbéchan, les Tersac de Montberaud, etc. Au XVIIIe siècle, un conseiller au Parlement de Toulouse en fait l’acquisition : Samuel Eimar, qui est à l’origine de la famille de Palaminy. On doit à Samuel de Palaminy (+1951) la restauration de la façade du corps de logis et la création de l’actuel parc à la française.
Au sud de la cour, de l’autre côté de la rue, une grande maison aux fenêtres Renaissance appelée La Roucat aurait servi de halte aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.
La maison des pèlerins |
Fenêtres Renaissance |