Fabas et La croix du sud
Écrit par Ch. Miramont et G. Pradalié 03-05-2008
Il est habituel de considérer Fabas (09) comme une bastide fondée au XIIIe ou au XIVe siècle.
Or aucun document d’archive ne l’atteste, et le plan du village n’a rien à voir avec celui d’une bastide.
Plan cadastral de 1825 |
Le village avant la destruction du château |
Sculptures du portail |
Seule certitude: il existait bien au début du XIVe siècle une église, reconstruite au XIXe siècle, sauf le mur-clocher. Les beaux chapiteaux de son portail en témoignent. |
Pour le reste, faute d’archives, tout n’est que conjecture. Fabas n’entre vraiment dans l’histoire qu’au début du XVIIe siècle, quand une branche de la famille de Foix, les Foix-Fabas, fait l’acquisition des trois quarts de sa seigneurie.
C’est à eux qu’on peut attribuer la construction du petit village de forme carrée, fortifié à l’origine. Cette fortification se justifiait par l’insécurité que faisait régner dans la région la résistance des Protestants à l’autorité royale (les remparts du Mas-d’Azil ne furent démolis qu’en 1632). Les nouveaux seigneurs édifièrent leur château à l’angle nord-est du village, modifièrent le mur-clocher de l’église selon les canons du temps et construisirent une halle pour attirer des marchés, y prélever des taxes et rentabiliser ainsi leur fondation. On ne peut pas dire qu’ils eurent beaucoup de succès.
Mur-clocher |
La halle et l’église |
Les Foix-Fabas vécurent pourtant dans leur château jusqu’au XIXe siècle. Parmi eux, Charlotte de Foix qui avait épousé en 1815 un baron d’Empire, Paul Verbizier de Saint-Paul, d’un longue lignée de gentilshommes verriers protestants locaux (il y eut, du XVIe au XVIIIe siècle, plusieurs familles de gentilshommes verriers dans certains hameaux de Fabas, dont les Verbizier et les Grenier). Leur fils, Gaston, fut préfet sous le Second Empire et député de l’Ariège en 1876.
Chapelle du cimetière |
Les Foix-Fabas ont leurs tombes dans le cimetière du village auprès d’une chapelle élevée par leurs soins. |
Quant au château, il fut acquis dans les années 1960, puis démoli et reconstruit, par Jean Ferrand ancien électricien naviguant chez Latécoère: il en fit une maison de retraite, une des premières qui soit, pour ses anciens collègues. Elle s’ouvrit en 1968 – on fêtera son quarantième anniversaire le 20 juillet prochain – et abrite aujourd’hui 80 résidents pour 50 salariés.
Monsieur Gourdou, médecin et directeur de l’établissement, en a fait aussi, grâce aux dons d’Alain Ferrand fils de son fondateur, un musée photographique de l’aviation toulousaine des années 1930 : portraits des acteurs de l’Aérospatiale, clichés des équipages et des hydravions, dont La croix du sud, le dernier appareil de Mermoz.
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