Les «enchantements» de Saint-Christaud
Écrit par Claudie Villeroux 07/10/07
« On est assez porté à croire aux enchantements », disait-on au sujet des habitants de Saint-Christaud en 1834. C’est vrai aussi pour le XXe siècle : qu’on en juge par l’histoire des Montauba.
« C’était un vieux couple qui habitait au fond d’un vallon près de Laloubère (un chemin à gauche 50m avant le château). Pour aller faire moudre au moulin, au Volp, ils passaient par le village. Lui, portait cette tenue ancienne avec une large ceinture rouge à franges, une casquette à la de Moltke avec une haute calotte et une visière noires, et un mouchoir à carreaux autour du cou. Elle, était toute petite, habillée de noir, un foulard sur la tête. Ils arrivaient avec la charrette et les bœufs. Mais quand ils arrivaient à la croix de Vidalot, en vue des maisons, il se retournait vers les bœufs, une main sur chaque corne. La femme passait derrière un bœuf et lui tapait sur le dos. Ils traversaient tout le village comme ça, lui à reculons, elle derrière qui faisait :« ah! ah! ah!». C’était parce qu’ils avaient peur que quelque sorcier leur jette un sort. Et au retour, il tirait le mouchoir de sa poche et le secouait, au cas où on leur aurait jeté un sort »
Il y a d’autres moyens pour neutraliser les sorciers : « On allait souvent à la messe mais beaucoup de gens croyaient quand même aux sorciers. Contre les mauvais sorts, ils faisaient monter un bouc sur le toit : si le bouc était monté sur le toit, les sorciers ne pouvaient pas jeter de sorts ».
Témoignages de Cécile Cabaré Carrié et de Maryse Lacourt Dega recueillis par Claudie Villeroux, Les travaux et les jours, scènes de la vie quotidienne à Saint-Christaud, 1900-1950, p.45 et 52.